Quel vertige que L’autre côté du miroir. La photographie, les images au seuil juste avant où la figuration va rejoindre les phosphènes, la déclaration de guerre au prosaïque en l’invitant dans l’arène… (le contraste terrible et éclairant entre la lumière réalienne et le plan de lumière prosaïque), la scène centrale où après la chorégraphie et la photographie c’est le son qui finalement explose le visuel au poing, tout en le hissant pourtant dans une dimension de magnificence avec lui. Dans ce défi à l’ « envisualisable » (par référence à l’ « envisageable »), Aurélien Réal pose une œuvre sans référent. Si je devais donner malgré tout un ou deux repères à quelqu’un, je citerais du bout des lèvres les deux premiers films de Grandrieux.

J’ai aussi redécouvert, sur le site d’Aurélien Réal, sa formidable galerie photographique, avec émerveillement, et vu l’annonce jouissive du nouvel acte : DystopiK, étude et notes cinématographiques pour une agonie, qui sent la performance ahurissante : l’annonce, un manifeste glorieux de Stalker à bord du Solaris… Formidable. Impatient.

François Richard, poète, publié au Grand Souffle éditions